Gaetan Roussel - Ginger

Publié le par Romain

Gaetan Roussel - GingerGaetan Roussel : def. auteur, compositeur, interprète, producteur français. A participé à l'aventure Louise attaque. Succès apparemment trop rapide, le groupe se disloque et Gaetan fait sécession avec le volioniste pour former Tarmac. Trois albums de Louise, trois de Tarmac (et ce sans compter les lives), plusieurs millions d'albums vendus. Gaetan ne prend pas le bouillon, va au charbon et trouve le temps d'aider (sur bien des points) Alain Bashung sur son album Bleu Pétrole (fortement recommandé à l'écoute soit dit en passant), Vanessa Paradis et Rachid Taha.. Ajoutez à cela la création de plusieurs BO de films et vous aurez une idée de l'artiste. Alors, avec un CV long comme le bras de l'homme élastique, que vaut donc cet album solo?


Première piste de l'album et parfaite illustration de mon propos, Clap Hands, faussement rock, réunit tout les éléments d'un morceau bancal. Toujours quelconque, jamais totalement efficace sauf lors des ponts, véritables accalmies dans le plus pur style de Louise, périodes de repos avant le retour du riff principal ad nauseum. Les paroles sont aussi problématiques. Soyons clair, quand il s'agit de chant, le français n'est pas l'anglais et quand les paroles sont pathétiques, tout s'écroule. Ce reproche quant à la qualité des textes sera dommageable tout au long de Ginger.

Seconde piste mais également single radiophonique, Help Myself (Nous ne faisons que passer) relève le niveau et assume entièrement son statut de titre hybride, avec un riff simple mais efficace et une ligne de basse vraiment sympa qui fait bouger le body. C'est tout ce qu'on demandait à ce titre : un air entêtant. Et il remplit son contrat haut la paluche.

Si l'on comptait les étoiles
et Inside outside, bien que loin d'être inoubliables, se positionnent toute fois dans la même lignée. Renee Scroggins, du groupe ESG, n'apporte cependant pas grand chose dans sa participation générale. Dommage, il y avait de quoi faire. Inside outside, quant à lui, fera vraisemblablement office de second single. Efficace mais toujours bien loin du charme des précédents albums sortis par Gaetan Roussel.

Véritable retour aux sources, Mon nom marche sur les mélodies de l'album A plus tard crocodile (Lousie Attaque). Et là, c'est le drame. Profitant d'une instrumentalisation sublime, le titre s'écouterait mieux sans les paroles : 'quand je te vois un peu, j'ai envie de te voir beaucoup. Si je te vois beaucoup, aurais-je envie de ne plus te voir?'. Je reste sans voix. Oui, il nous avait habitué à bien mieux. Soyons clairs : les paroles de Louise et Tarmac n'ont jamais été du Baudelaire, mais tout de même! Où sont donc passées les phrases mignonnes, bien senties, toujours simples sans oublier de rester emplies de finesse? On se le demande.

Tokyo ne restera pas dans les annales non plus. Trop simpliste, et au groove surfait, ce morceau est neutre, ne procure aucune émotion qu'elle soit positive ou négative. Et c'est bien là un grand piège musical, celui d'être quelconque.

Dis moi encore que tu m'aimes remonte la pente et s'impose, elle aussi, comme une réussite de balade pop, où les paroles simples mais fines (alléluia) font sourire le cœur léger. Il était temps. Et une fois encore, Gaetan Roussel, dans sa construction d'album, place la cohérence aux abonnés absents et nous pond un immonde DYWD. Inaudible, à côté de la plaque, le titre donne le mal de tête plus que l'envie de danser, et ce, quelque soit le nombre d'écoutes préalables. On ne s'y fait jamais et on appuie sur la touche next. A croire que l'artiste, conscient de son fait ainsi que de l'inégalité de ses différents morceaux, aurait choisi de nous imposer des purges toutes les deux pistes.

La libération arrive quant à elle sur les trois dernières chansons. Des questions me reviennent, Trouble (mention spéciale meilleur morceau) et Les belles choses s'imposent, sans grand mal, comme les pistes les plus intimistes et les plus réussies de l'album. Trouble vaut son pesant de cacahuètes et nous rassure quant à la créativité de M. Roussel.

Ne tournons pas autour du mange-disque, Ginger remplit difficilement son cahier des charges. Les espoirs placés en lui étaient peut-être trop grands. En effet, pourtant habitué à produire de la qualité, Gaetan Roussel se perd, veut trop en faire et rate le coche. Explorant sans cesse de nouvelles niches musicales, il n'est ici à son meilleur niveau que quand il fait du Louise ou du Tarmac. Dur. Des paroles trop souvent indigentes, des rythmes parfois nauséeux, des morceaux bancals, une cohérence inexistante, un ordre des pistes mal pensé, Ginger laisse un goût amer dans la bouche. Un album où seules une piste sur deux seraient à la hauteur du potentiel de l'artiste peut se pardonner à un jeune premier. Pas à quelqu'un ayant un immense talent et plusieurs millions de disques vendus.


Publié dans Musique

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